Iguazú – Jujuy ou Salta, en bus ou en avion ?
Pour ce voyage d’un mois et demi dans le nord de l’Argentine, j’ai choisi de prendre mon temps.
J’ai dessiné mon itinéraire, -une grande boucle qui partait d’Iguazú, pour rejoindre Salta, Jujuy, puis remontait la route 9 jusqu’à la frontière avec la Bolivie-, sans réserver d’hôtels à l’avance. Je voulais me laisser la liberté d’écourter ou allonger mon passage dans chacun des points de la carte que j’avais choisis, ou même de faire des détours selon l’envie ou les opportunités.
Je suis partie de Paris le 4 novembre 2019 pour Iguazú (un vol direct avec Air Europa), et j’ai quitté Iguazú pour Jujuy le 8 novembre.
Je devais néanmoins prendre une décision importante : près de 1500 kilomètres séparent Iguazú de la ville de Jujuy en traversant tout le nord de l’Argentine. Néanmoins, c’était dans la région de Salta et Jujuy que je tenais particulièrement à passer le plus de temps, aussi, le choix de l’avion était assez logique.
Et pourquoi pas faire ce long voyage en autobus ?
Ce choix de mode de transport permettait d’une part un moyen de réduire mon empreinte carbone déjà lourde, mais également de profiter de ce long voyage en autobus pour admirer les paysages, écrire, dormir, peut-être faire des connaissances, enfin, prendre mon temps puisque je suis clairement devenu une adepte du « slow travel« .
AVION ou BUS ? Les Avantages et les inconvénients
Quand on voyage avec un budget limité, l’un des premiers critères de choix est le PRIX.
Il se trouve que sur les vols internes, l’arrivée de compagnies low-cost en Argentine a éliminé ce paramètre. En ayant un peu de flexibilité, l’on trouve quasiment les mêmes tarifs entre le bus et l’avion !
Alors même qu’en 2 ou 3 heures de porte-à-porte ,on peut rejoindre l’autre extrémité du pays, pourquoi multiplier par 10 le temps de voyage alors que l’on peut aller si vite dans un confort toutefois agréable ?
Pour vous aider à choisir votre moyen de transport, voici les principaux avantages et inconvénients dont il faut tenir compte :
L’AVION : les avantages
- la rapidité : la durée du voyage est divisée par 10 par rapport à la route
- le coût est similaire au transport routier sur cet itinéraire
- le confort
- la modernité
- la possibilité de découvrir de magnifiques paysages « vus du ciel » pour peu que vous ayez un hublot et un ciel dégagé
L’AVION : les inconvénients
- pour certains, la question ne se pose pas : la phobie de l’avion et de l’altitude ne leur laisse pas d’autre choix que de prendre la route…
- le coût peut être plus important selon les dates
- le manque de flexibilité, car les meilleurs tarifs sont non-mofiables et non-remboursables
- la durée totale du voyage « hors déplacement strict » car il faut se rendre à l’aéroport, respecter la durée d’enregistrement, passer les barrages de sécurité, récupérer ses bagages…
LE BUS (appelé « micro » en argentine) : avantages
- un coût similaire voire parfois inférieur à l’avion
- la flexibilité ; vous pouvez facilement prendre le bus suivant
- vous pouvez acheter votre billet au dernier moment
- le confort, bien que relatif : en Argentine les bus de longue distance sont très confortables par rapport à ceux d’Europe : deux étages, sièges inclinables à 160, voire 180°, wc à bord, collations comprises, prêt de couverture, prises USB individuelles, écrans de TV et vue panoramique si vous êtes au premier rang de l’étage supérieur
- le wifi est rare dans les bus, mais si vous avez acheté une carte SIM locale vous pouvez passer une bonne partie du voyage connecté
- la possibilité de découvrir le pays à hauteur d’homme, les changements de paysage de façon plus progressive qu’en avion
- être plus près des locaux qui prennent plus facilement ce mode de transport, traverser les villes, villages et voir la vie quotidienne le long des routes
- faire éventuellement connaissance pendant les longs trajets
- arriver directement en centre-ville ou à proximité immédiate de votre destination finale
LE BUS : les inconvénients
- le confort est très relatif ; si l’on supporte facilement 2 ou 3 heures de vol, rester assis pendant 6 ou 7 heures voire 26 heures dans le cas présent, même semi-allongé c’est une autre histoire !
- on dort mal par petites tranches, on a des courbatures, il peut faire froid ou très chaud, le bus bouge, freine, accélère et roule parfois très (trop ?) vite…
- les wc deviennent rapidement sales voire impraticables, et ne sont de toute façon réservés qu’aux « petits besoins »… !
- sur cet itinéraire, les 4 bus que j’ai pris s’enchaînaient les uns derrière les autres, les pauses pour acheter de quoi manger, se détendre les jambes ou aller aux toilettes étaient de 5 à 10 minutes tout au plus
LE BILAN…
Pour ce long voyage, j’ai donc opté pour le bus… et pourtant, j’ai regretté mon choix.
Pourquoi ?
Tout d’abord, parce que sur cet itinéraire précisément il n’y a pas grand chose à voir. Bien que j’ai réussi à avoir une place au premier rang de l’étage des bus que j’ai empruntés, les paysages étaient assez monotones. A moins de faire une pause dans la région pour voir les Missions, ce que j’avais écarté de mon itinéraire, le temps m’a paru long. Très long. Je n’avais pas vraiment de quoi m’entretenir, pas l’envie d’écrire sur mon PC portable, j’ai mal et peu dormi, n’avais jamais la certitude de pouvoir trouver une place dans le bus suivant car on était en plein week-end… les changements de bus étaient stressants car j’avais très peu de temps pour acheter mon prochain billet et faire une pause tant attendue.
ll faut savoir qu’en Argentine, chaque gare routière à autant de guichets que de compagnies privées effectuant les liaisons !
Contrairement à d’autres pays où vous trouvez plusieurs guichets qui vendent les tickets de toutes les lignes, vous devez à chaque fois chercher la destination qui vous intéresse avec les horaires présentés devant chaque guichet ; l’information n’est PAS centralisée. Il peut aussi y avoir plusieurs combinaisons ou horaires possibles en fonction des compagnies, ce qui devient rapidement un casse-tête.
Même si vous êtes organisé et prévoyez d’acheter vos billets à l’avance, les réservations sont la plupart du temps impossible à faire, même en ligne et généralement pas exhaustives, cela peut vous paraître aberrant, mais c’est comme ça.
C’est donc auprès du chauffeur ou d’autres voyageurs que j’arrivais généralement à obtenir des informations sur le prochain bus à prendre… et une fois descendue, je devais courir d’un bout à l’autre de la gare routière avec tous mes bagages pour savoir si je pouvais trouver une place dans le prochain bus en fonction les compagnies et horaires.
A Corrientes, en plein milieu de la nuit c’est le chauffeur super sympa du bus que je devais prendre qui m’a même accompagnée jusqu’au guichet du prochain bus pour que je puisse acheter mon billet en catastrophe, ouf, même pas le temps d’aller me rafraîchir aux toilettes et c’était reparti pour 14 heures de route !
Je suis finalement arrivée à Jujuy épuisée, l’avant-dernier bus m’a laissée à l’embranchement avec la route qui remontait vers Jujuy, m’évitant un détour inutile par Salta, plus au sud, que je verrai à la fin de ma grande boucle dans le nord argentin. Cette fatigue m’a poursuivie tout le reste de mon séjour, est-ce-que ça en valait vraiment la peine ?
Voilà, alors je vous ai dit que j’avais regretté mon choix, en réalité, je suis contente d’avoir tenté l’expérience et m’être fait mon opinion par moi-même, j’en ai tiré une aventure intéressante qui fait aussi partie du voyage.
Des regrets, mais jamais de remords !
Le parcours iguazú-Jujuy en bus – Infos pratiques
- Départ de Puerto Iguazú – Puerto Libertad (env. 45mn, 100 ARS) escale d’un journée et une nuit à pour découvrir la Casa Bemberg
- Puerto Libertad -> Posadas, env. 4h30 de route
- Posadas -> Corrientes, env. 4h30 de route, 1100 ARS
- Corrientes -> General Güemes, env. 14h de route
- General Güemes -> Jujuy, env. 3 de route
- Arrivée à Jujuy. Attention, le nouveau terminal de bus est hors du centre ville que vous rejoindrez en taxi
Mon info BONUS : si comme moi vous voulez voyager en mode « VIP », dans la première rangée de l’étage des bus et profiter ainsi de la vue panoramique en plus d’un grand espace pour allonger vos jambes, demandez toujours les places N° 1 à 4.
On dit merci qui ?
Quoi emporter pour faire un bon voyage en bus ?
- des vêtements et chaussures confortables
- un change de vêtements
- un vêtement chaud type polaire
- petite trousse de toilette (brosse à dent et dentifrice, savon, déodorant…)
- petite trousse à médicaments (Doliprane, Ercéfuryl, Imodium, Primpéran ou équivalents…)
- quelques bonbons ou chewing-gum
- lingettes rafraîchissantes
- bouchons d’oreilles (gare aux ronfleurs et aux films d’action qui vous hurlent dans les oreilles !)
- masque pour les yeux
- coussin de voyage pour la nuque
- ceinture / banane pour ranger vos papiers et argent contre vous, ne la quittez jamais !
- grande bouteille d’eau
- sandwichs et casse-croûtes (n’hésitez toutefois pas à acheter les délicieuses empanadas que les locaux vous vendront aux arrêts du bus
Dans les bus on vous servira un repas ou une collation suivant l’heure -ne vous attendez pas à de la grande gastronomie ! généralement un sandwich chaud ou froid- avec du café. Il y a presque toujours un distributeur d’eau chaude puisque les argentins ne peuvent se passer de leur maté, je vous conseille de faire de même, vous pourrez le siroter tout au long du voyage…
Et vous ? avez-vous fait ce trajet et avez-vous choisi le bus ou l’avion ?
Donnez-moi votre avis en commentaire, il sera utile à d’autres voyageurs !