À PROPOS

J’ai crée mon blog OlympiaOnBoard en septembre 2011, lorsque je suis partie faire un tour du monde en solo.
Passionnée de voyages et de photo, j’ai décidé de prendre ce temps (8 mois) pour moi en parcourant 10 pays avec mon sac sur le dos.
Sans toutefois m’imposer de contrainte, mon plaisir du partage s’est traduit par les récits et les photos des mes différentes étapes que vous retrouverez tout au long de ce blog.

Parmi la quarantaine de pays que j’ai visités tout au long de ma vie, ce tour du monde inclut une partie de l’Amérique du Sud, le nord de la Thaïlande, le Vietnam du nord au sud et Bali.
Découvrez ici mes récits par pays.

Plutôt que de me présenter j’ai choisi de répondre aux questions que l’on me pose le plus souvent sous forme d’une auto-interview.
Vous pouvez aussi me poser d’autres questions en commentaires et j’y répondrai dans la mesure du possible.

L’AUTO-INTERVIEW
-AVANT LE DÉPART-

(sept. 2011)


– Olympia, d’où te vient ce goût pour les voyages… de l’Odyssée ?

– Mes parents sont tous les deux nés en Argentine de parents européens immigrés dans les années 20 à Buenos-Aires, ville qui était à l’époque un véritable El Dorado… ils ont un jour décidé de « revenir » vers leurs origines : le Vieux Continent, et se sont d’abord installés à Barcelone, puis la Principauté d’Andorre, où je suis née. 
 
A 1 an ½ nous sommes partis pour la Corse où nous avons vécu 2 ans, et nous sommes enfin arrivés sur le continent, d’abord en Auvergne puis enfin à Paris, dans ce qui allait peu de temps après devenir China Town. 
 
Alors, avec un grand-père grec marié à une andalouse, un autrichien marié à une sicilienne, le virus des voyages, je l’avais probablement déjà en moi à ma naissance !
 

– Ton premier voyage toute seule ?

– Ce petit tour du monde sera mon premier voyage « vraiment toute seule » et sans savoir à l’avance où je dormirai chaque nuit. Je pense que c’est un point déterminant même si j’aurai quelques points de chute notamment à mon arrivée à Buenos-Aires chez de la famille puis chez quelques amis au cours de mon itinéraire.
 
A 17 ans je suis partie en Andalousie toute seule en train : 36 heures de voyage sans MP3, sans bouquin, sans clim, à dormir par terre dans le couloir car les compartiments étaient blindés, personne à qui parler, et 2 changements de train avec plusieurs heures d’attente dans les gares, je me suis sacrément ennuyée et pourtant ça ne m’a pas calmée !
 
A 20 ans j’ai fait mon 1er grand voyage toute seule, j’ai passé un peu plus d’un mois à Los Angeles, j’y suis repartie pour y passer 3 mois ½ l’été suivant et c’était le début d’une longue série…
 
 

– Depuis quand prépares-tu ce voyage ?

– Ce voyage, j’y pense depuis 8 ans. J’étais sur le point de poser mon congé sabbatique il y a 6 ans, ma lettre de demande était prête et je comptais l’envoyer à mon retour d’une semaine au ski… mais la vie en a voulu autrement puisque j’ai eu un accident sur une piste ; fractures du tibia et péroné, et le plateau tibial réduit en purée… je n’oublierai jamais ma première pensée quand j’ai entendu la successions de craaacs et que je me suis retrouvée sur les fesses, sachant pertinemment qu’il y avait de la grosse casse, que mon voyage pouvait être compromis. C’est le lendemain, quand le chirurgien m’a annoncé que j’avais une fracture grave et que je partais pour un minimum de 6 mois d’arrêt, que j’ai vu mon plan s’effondrer. Et surtout, je ne savais pas si je pourrai remarcher correctement un jour.
 
Alors, depuis ce jour, ma vision des choses a changé, cela a motivé toute ma rééducation, et aujourd’hui c’est un peu un challenge, partir 8 mois avec un sac à dos qui pèsera sur mon genou, c’est décidé, je le ferai quand même !
 
 

– Comment as-tu choisi les destinations ?  Pourquoi avoir délaissé le Brésil, l’Australie, Le Japon par exemple ?

– Tout d’abord, je ne pouvais pas envisager un Tour du Monde (même si cela n’en est pas vraiment un, au sens où je ne vais pas sur tous les continents, je fais néanmoins le tour du globe !) sans aller en Argentine, la terre natale de mes parents, et le pays où j’ai le plus de famille. Je me suis donc dit que je devais commencer par là. Par ailleurs, c’était plus rassurant pour moi de commencer à Buenos-Aires que je connais un peu et me sentir  « entourée » pour le départ.
Ensuite, l’itinéraire s’est fait assez naturellement, c’est d’abord une question de budget, bien sûr, il y a de nombreux pays que j’aurais rêvé d’inclure à mon parcours mais le niveau de vie en est dissuasif, surtout en voyageant seule (Australie, Japon, Ile de Pâques, Fidji, Maurice et tant d’autres).
Le Lac Titicaca, parce qu’une amie de petite enfance était bolivienne et m’en parlait, c’est toujours resté dans ma tête il en faut peu n’est-ce pas. Cuzco et le Machu Picchu… eh bien ce sera probablement dur pour mon genou mais je peux éviter les gros treks et réussir à voir ces merveilles du Patrimoine de l’Unesco.
 
Ensuite, je tiens à rester un long moment (près de 2 mois ½ !) dans mon « fief », à savoir  dans la baie de Samana en République Dominicaine. J’ai prévu dès le départ que j’y passerai les fêtes de fin d’année avec mes amis de là-bas, un peu comme si j’étais locale ! J’espère probablement  aussi m’en lasser car je sais qu’il y a d’autres paradis sur terre… Si ce n’est pas le cas, j’aurai eu l’impression d’y habiter un temps, sans compter les jours, et ce sera de toute façon l’occasion de découvrir d’autres coins « secrets » de l’île dont on m’a donné les noms…
Miami ? c’est sur mon chemin, et l’opportunité de passer un long week-end qui sera probablement festif. Le Yucatan, où je ne resterai qu’une bonne semaine, sera l’occasion j’espère pour ma mère de m’y retrouver, youpi, ça va être bon !
Los Angeles, mon escale avant l’Asie sera évidemment l’occasion de me refaire une santé avec mes amies qui m’auront certainement  fait couler un bain de jouvence…
En Asie : de la Thaïlande, je connais Koh Tao et Koh Phan Gan, quelques îles de l’archipel de Koh Chang (au Nord Est), et aussi une partie de l’archipel de Koh Lipe dans le sud ouest… il est temps de découvrir le nord ; Chiang Mai et Chiang Rai, ses montagnes, ses temples…  La suite de mon parcours est conditionnée par 2 points de chute possibles, l’un à Hanoï  et l’autre au sud à Ho-Chi-Minh, alors pourquoi ne pas faire ce trajet en train, comme dans cet épisode des Nouveaux Explorateurs dont je suis fan. 
Pour finir, je ferai une escale de 3 jours à Hong-Kong, ville que je n’aurais pas forcément choisie mais certainement intéressante, et enfin, comment dire, j’irai terminer mon périple en passant 3 semaines à Bali et sur les îles autour, cela me paraissait une excellente idée avant de venir retrouver mon bureau pour une année complète (eh oui, les compteurs de congés payés sont remis à zéro, il ne faut pas exagérer non plus…).
On verra au retour si j’ai des regrets (ça m’étonnerait), j’espère pouvoir continuer à découvrir le monde.
 

– Une femme seule, ce n’est pas dangereux ?

– Tout d’abord, c’est bien connu, on n’est rarement aussi entouré que lorsque l’on voyage seul.e. Je ne suis pas une personne timide, et j’ai l’énorme chance de parler 3 langues, alors la communication n’est pas un problème, même quand il faut faire des dessins ou des signes comme ça a été le cas en Chine, bien au contraire, j’adore devoir chercher d’autres moyens d’échanger !
Etre seule, c’est être libre, libre de choisir son programme, de se joindre à d’autres personnes, de choisir son rythme, etc.
J’ai rencontré de nombreuses femmes voyageant seules qui ne payaient vraiment pas de mine et qui s’en sortaient très bien.
Et puis je me sens aujourd’hui assez mûre et prudente pour choisir les gens avec qui j’ai envie de partager un bout de chemin, je préfère rester seule et libre plutôt que de me retrouver avec des personnes avec lesquelles je ne partage rien. Après, on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise rencontre, en voyage comme au coin de sa rue.
Bien sûr, cela comprend des inconvénients ; ne pas avoir une personne avec qui partager ses émotions tout au long du voyage, un coût supérieur puisqu’on ne peut rien partager (c’est plein pot dans les hôtels, donc ce sera le plus souvent des auberges de jeunesses à 4 ou 6, j’ai testé cet été, c’est parfait), je ne pourrai pas piquer dans l’assiette de mes voisins pour goûter à tout, je n’aurai personne pour me porter ou me tenir mon sac, m’apporter un bouillon si je suis malade, me tenir le bras ou garder un œil protecteur, alors je devrai faire plus attention à tout, être encore plus prudente pour tout. Je pense qu’on prend vite l’habitude, et puis le sac à dos finit par ne faire plus qu’un avec soi-même.
 

– Qu’est-ce que tu attends de ce voyage ?

– D’abord, c’est un « break » dans ma vie personnelle, une pause dans ma vie professionnelle, un moment pour moi dans ma carrière pour profiter de tout ce que peut nous offrir ce monde aux mille couleurs, aux mille saveurs, aux mille senteurs… regarder, sentir, rencontrer des gens, parler d’autres langues, communiquer parfois avec les gestes, c’est aussi un moyen de faire une rupture avec mes habitudes, mon confort, ne partir qu’avec le nécessaire (un de mes plus gros challenge !), partir « légère », avoir le courage d’abandonner –pour quelques mois- famille, amis, objets, mon petit nid douillet. J’aime perturber les habitudes et passer de notre petite zone de confort à des préoccupations plus terre à terre, plus proches du sol et des gens… nous autres qui vivons dans les villes ne nous asseyons plus jamais au sol, ça me manque !
 

– Est-ce que tu as peur ?

– Bien sûr, j’ai une appréhension, je redoute les moments de solitude, de galère, il y en aura de toute façon, mais après tout, la technique nous permet de rester proches et puis tous les voyageurs le disent, on ne rencontre jamais autant de monde que lorsque l’on voyage seul !
J’ai mes petites angoisses (à vrai dire je pense à ce voyage nuit et jour depuis plusieurs mois), mais je sais qu’une fois lancée toutes ces petites préoccupations vont s’envoler et la joie de la découverte va tout effacer. 
 

– Pourquoi un blog ?

– L’idée était là dès le départ et puis, au fil des mois et à force de visiter des centaines et des centaines d’autres blogs de voyageurs et autres tourdumondistes, j’ai fini par douter… un de plus ? Oui, un de plus, d’abord pour rester en contact avec ma famille qui est éparpillée entre l’Argentine et l’Europe, mes amis aux 4 coins du monde et puis aussi pour partager, mes impressions, mes photos, les bons plans, proposer des conseils à d’autres voyageurs et offrir de l’évasion -mon évasion- à qui en voudra !
 

– Tu veux faire une dédicace particulière ? 

– Oui, je veux remercier toutes les personnes qui m’ont aidée à réaliser ce rêve, en commençant par ma famille, compréhensive, mes amis qui m’ont encouragée et qui m’ont offert de quoi prendre de magnifiques photos et les publier en ligne pendant mon voyage, mon employeur, Canal+ chez qui je travaille depuis 14 ans, qui me donne la chance de pouvoir profiter de cette pause et qui à accueilli ma demande avec enthousiasme et bien sûr, le Dr Copin et Corinne Godard (mes chirurgienne et kiné) grâce à qui j’ai pu remettre ce projet « sur pieds » 🙂
 
Je voudrais aussi dédier ce blog à toutes celles et ceux, qui aiment ou aimeraient voyager et qui pour des raisons physiques, de maladie ou financières ne peuvent pas le faire… je vous emmène avec moi et j’espère vous faire rêver, ENJOY
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LA CONTRE- [AUTO]-INTERVIEW

APRÈS MON RETOUR

(juin 2012)

 – Olympia, la question que tout le monde se pose après ces 8 mois de voyage… quel est l’endroit que tu as préféré ?

 
– C’est une question logique à laquelle il est difficile de répondre. J’ai vu tellement de paysages différents, visité tellement d’environnements variés…
Malgré tout quelques lieux m’ont profondément marquée : l’excursion sur le glacier Perito Moreno en Argentine restera inoubliable, la montée du Wayna-Picchu au Pérou et le Sud Lipez en Bolivie avec ses montagnes, volcans et le désert de sel d’Uyuni restent des moments exceptionnels qui m’ont littéralement « retourné la tête ».
Pour le reste, je garde des souvenirs impérissables de chaque lieu que j’ai visité.
 

– Changer tout le temps de lieu, c’est fatiguant ? 

– Oui c’est fatiguant. Même si l’excitation due au voyage et à tout ce que l’on découvre vous fait lever aux aurores, on a vite fait d’avoir envie de se poser quelques jours. Une façon de s’approprier les lieux est de sortir ses affaires de son sac à dos. Au début on les sort soigneusement car on veut éviter d’avoir à tout refaire, mais au bout de quelques jours on sait exactement où placer chaque vêtement ou objet et on a vite tendance à s’étaler dans les chambres d’hôtels sans se soucier de l’ordre… il y a mieux à faire dehors ! Du coup cela devient vite pesant de déballer-remballer ses affaires tous les 2 ou 3 jours (surtout lorsqu’on a optimisé l’espace au maximum et que cela devient un jeu de briques). Le plus grand des conseils est donc de voyager LEGER (facile pour les hommes qui se contentent de 3 tee-shirts et 2 slips) mais un vrai challenge pour nous les femmes.
 
J’avais de 15 à 17 kg dans mon grand sac à dos, 5-6 kg dans mon sac avant (netbook, guides, connectique…) et 3-4 kg dans mon sac annexe (appareil photo, papiers d’identité, argent…), j’avais donc au total de 22 à 25 kg sur le dos lors de mes déplacements entre différentes étapes. C’était parfois dur mais je m’arrangeais pour ne jamais avoir à marcher plus de 20mn avec.
Il est vrai que l’on trouve pratiquement tout ce dont on a besoin (et on n’a rapidement besoin que du strict nécessaire) mais on n’a pas forcément envie de passer du temps à faire du shopping.
Petite anecdote : A Mui Né sur la côte du Vietnam j’ai passé 4 jours à chercher un paréo pour pouvoir m’allonger sur le sable, m’étant séparée du mien à Los Angeles puisque persuadée qu’une fois arrivée à la plage j’en trouverai un sans aucun problème. Impossible, il semblait que les magasins faisaient le boycott du paréo ou drap de plage, peut-être un lobby des loueurs de transats pour russes ! J’ai fini par utiliser un drap coupé que l’on a bien voulu me donner…
 

– Comment as-tu prévu ton itinéraire ?
as-tu réservé tes hébergements à l’avance ?

– J’avais établi un itinéraire global en traçant les grandes lignes qui passaient par les lieux que je tenais à voir. J’ai bien travaillé la partie Amérique du Sud de voyage en amont. Beaucoup de gens disent qu’ils préfèrent partir sans rien préparer et c’est ce qui m’est arrivé en Asie où je suis arrivée « les mains dans les poche » et sans guides de voyage. Mais je préfère malgré cela « étudier le terrain » à l’avance en prenant le temps de décider de ce que j’ai envie de voir « absolument ».
C’est aussi une façon d’être déjà partie et cela permet de ne pas perdre de temps ou d’éviter de rater des endroits plus difficile à trouver, sachant que c’est évidemment sur place qu’on découvre le pays.
Dans tous les cas c’est une base, une fois sur place je me laisse toujours l’entière liberté de pouvoir changer de route, aller au gré du vent ou des rencontres, du coup la combinaison de ces deux modes me parait idéale !
 
J’ai en général réservé mon lit à l’avance la veille ou la nuit suivant mon arrivée dans les lieux pour lesquels mes vols étaient bookés, pour le reste, je réservais parfois mon lit 1 ou 2 jours à l’avance lorsque j’avais trouvé des hostels vraiment sympa (et donc susceptible d’être complets, sinon je voyais sur place. Comme j’ai voyagé hors saison j’ai eu la chance de presque toujours trouver de la place et de bénéficier des tarifs de basse saison.
 

– Olympia, qu’est ce qui t’a manqué le plus durant ces 8 mois ?

– J’espère que ma famille et mes amis ne m’en voudront pas, mais rien ne m’a vraiment manqué durant ce Tour du Monde. J’ai une maman inquiète de nature et j’ai pris le soin de lui donner des nouvelles tous les 2 ou 3 jours au maximum. La magie d’internet à fait que j’ai été en contact régulier avec le reste de ma famille et mes amis, même si j’ai eu la surprise de maintenir un contact parfois plus soutenu avec des personnes qui ne faisaient pas partie de mon cercle d’amis proches.
 
Mon challenge n’était pas de faire un remake du film INTO THE WILD ni de faire « le tour du monde des spots de fête ». Il est évident que le partage via Facebook m’a permis de ne jamais me sentir trop seule (même si la compagnie était virtuelle !) car quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit il y avait toujours quelqu’un sur le globe avec qui échanger quelques mots.
Gourmande comme je suis, je redoutais de manquer de nos spécialités fromagères et charcutières… mais étrangement j’y ai rarement pensé. Finalement, rien ne m’a vraiment manqué… si ce n’est ma petite baignoire de 70 cm, comme quoi !
 

– Question argent, comment as-tu fait ?

– Je suis de nature économe, j’ai l’habitude de garder mon argent pour mes voyages. Des années de pratique font que je n’ai pas vraiment besoin de tenir mes comptes au jour le jour car je sais que je suis à peu près dans les clous. J’avais prévu un budget de 1000 euros par mois qui englobaient les déplacements (hors vols), la nourriture et l’hébergement (et les massages en Asie !). Il y a eu quelques extras non prévus au programme comme la location d’un 4X4 plusieurs jours en République Dominicaine, 3 plongées en Asie… A peu de choses près j’ai réussi à respecter mon budget et ce bien que du fait que je voyage seule je ne pouvais pas réaliser d’économies d’échelle sur les chambres, etc.
J’avais emporté 2 cartes bleues (dont une carte Premier de la BNP pour les assurances qui vont avec). Leur réseau d’alliances m’a permis de retirer de l’argent sans frais aux DAB de plusieurs pays de Sud Amérique. En Argentine mon cousin m’avait désignée comme co-titulaire de son compte HSBC sur lequel j’avais versé de l’argent et qui possède un très vaste réseau mondial.
Dans certains pays les retraits sont limités à de très faibles sommes, on est donc obligé de procéder en plusieurs retraits (et donc cumuler les frais !) et dans ces cas j’allais directement faire un retrait au guichet d’une banque. Dans les pays que j’ai visités on est généralement obligé d’avoir son argent en espèces. Il ne faut vraiment pas compter sur les paiements par CB ni les travelers chèques qui sont rares.
J’avais aussi pris 300 euros en traveler cheques (dollars et euros) pour m’assurer un peu d’argent en cas de vol ou perte de mes biens. Je les ai finalement utilisés en fin de voyage pour les écouler.
Aujourd’hui tout cela à changé et je recommande désormais une carte que l’on peut recharger et qu’on l’on peut utiliser partout sans frais.
 

– Ça fait quoi de voyager seule ?

– Dès le départ de mon voyage j’ai ressenti un bien-être immense, le fait d’être seule me permettant de ressentir pleinement toutes les émotions ; tous les sens en éveil et totalement dédiés à ce que le monde m’offrait, j’ai pu profiter à 100% de tout ce qui venait de l’extérieur mais également de l’intérieur de moi-même. J’ai bien noté la différence : à chaque fois que je me retrouvais en compagnie d’autres personnes, je ne regardais plus autant le paysage, je ne savourais plus autant ce qui m’entourais et je trouvais à chaque fois cela dommage. Bien entendu c’était au profit de rencontres « humaines » mais du coup j’ai souvent choisi de rester seule pour être le plus possible en communion avec la Nature. Contrairement à la plupart des voyageurs en solo qui disent que l’on n’est finalement jamais seul, je pense avoir passé près de 80% de ce voyage sans autre compagnie que celle de mon appareil photo… et la plupart du temps du fait de ma propre volonté. J’ai ainsi rapidement évité les hostels de backpackers car je me sentais décalée par rapport à cette ambiance souvent festive et en tous cas toujours « trop western » à mon goût (« western » est le terme généralement employé pour désigner les touristes venant de l’Ouest), de plus j’ai voyagé partout hors saison et « à contre-courant » des circuits habituels, du coup c’était difficile de trouver des compagnons de route puisque nos itinéraires ne correspondaient pas. De plus, j’avais envie de m’intégrer, de tenter de fusionner au maximum avec mon environnement plutôt que de faire les activités en groupe et entre touristes alors que cela revenait généralement moins cher, qu’on n’avait pas à se soucier de l’organisation et que c’était l’occasion de rencontrer d’autres personnes.

 

– Et les rencontres, justement… ?

– Les rencontres que j’ai faites tout au long de mon voyage ont pour le coup été vraiment très fortes et marquantes, qu’elles aient duré quelques heures ou plusieurs jours. J’ai fait la connaissance de personnes extraordinaires, de voyageurs incroyables comme ce vieil écossais qui effectuait pour la 3ème fois le trajet Ecosse-Patagonie… en moto…! ou cette jeune chinoise de 20 ans qui avait traversé tout le Moyen-Orient seule jusqu’en Argentine… ou encore cet infirmier chilien qui vivait sur une île isolé de tout mais avec internet, la télé par satellite et tout le confort alors que le village d’en face pour lequel il fait office de médecin vit encore au rythme de la pêche et sans électricité…
Je sais que je reverrais ces personnes un jour ou l’autre, et grâce à Facebook nous sommes aujourd’hui en contact très régulier, c’est fantastique !
 

– Est-ce que tu as eu des galères ? Est-ce que tu t’es sentie en danger ?

– A part mon séjour de 2 mois à « Las Galeras » qui n’en a eu que le nom… je n’ai jamais eu de grosse galère ! Je m’en étonnais moi-même et je dois même avouer que j’ai eu l’impression d’avoir une protection « divine » durant tout mon voyage… tout se goupillait toujours parfaitement, et je n’ai jamais vraiment eu de coup dur.
Je ne me suis jamais retrouvée dans une situation qui eût pu mettre ma sécurité en danger (ou du moins je ne l’ai pas su !). Dès mon arrivée à Buenos-Aires tous les gens que je rencontrais me mettaient systématiquement en garde contre les vols à l’arrachée, les pickpockets, les vols par ruse et cette ambiance de paranoïa m’a tellement dérangée que j’ai fini par décider d’éviter au maximum les grandes villes, préférant profiter de la Nature. Pour le reste il suffit de ne pas tenter en prenant les précautions de base. Hors des villes je n’ai jamais ressenti le moindre danger même si je restais toujours vigilante.
D’ailleurs l’on prend vite l’habitude de ne jamais lâcher son sac le plus important des mains ou des yeux, de regarder systématiquement derrière soi lorsque l’on quitte un lieu pour voir si on n’a rien oublié, de recompter ses sacs, son argent, prendre le temps de s’assurer en général. C’est pas si compliqué… !
 

– Est-ce que tu rentres changée ?

– J’ai souvent réfléchi à cette question, car c’est ce que l’on me disait avant de partir. Je n’ai pas l’impression d’avoir changé, mon caractère reste le même, bien entendu je suis chargée de toutes ces émotions et rencontres. Je me sens plus forte et plus sûre de moi dans certains domaines, je sais maintenant que je suis capable de voyager seule, ce que je redoutais le plus. Je rêvais de partager ce voyage avec quelqu’un et cela m’a forcément manqué, mais ce sentiment était rapidement compensé par l’extrême liberté que je pouvais m’offrir. Je crois aussi être encore plus tolérante envers les autres et éviter certains préjugés ; ne pas juger les gens sur un acte sans en avoir tout le contexte et respecter les choix de chacun. Même si je me forçais déjà à le faire dans le passé, je crois qu’aujourd’hui je me le répète systématiquement avant de prendre position ou de me faire une idée sur une personne ou sur son comportement à un moment donné.
 

– Est-ce que ce voyage à répondu à tes attentes ?

– Ce tour du monde a été tellement au-delà de toutes mes attentes…
J’ai passé huit mois d’euphorie ; avant de partir je me disais que ça allait être fantastique, mais ce que je vivais au jour le jour était encore tellement plus fort que j’avais l’impression d’être dans un état second ! Je vivais tout à fond, je ressentais toutes les émotions pleinement, j’étais gorgée de bonheur et parfois j’avais du mal à y croire moi-même, j’ai eu l’impression d’avoir un ange-gardien au-dessus de moi durant tout le voyage tellement les choses se goupillaient bien, tellement tout ce qui m’arrivait était positif.
Au final j’ai profité de chaque seconde, j’ai vécu ces 8 mois avec tous mes sens, les écoutilles grandes ouvertes, j’ai eu l’impression de tout vivre à fond, complètement. Je n’ai aucun regret, ni sur les destinations, ni sur mon itinéraire, si c’était à refaire, je le referais de la même façon mais avec encore plus de temps…
 

– Et la télé dans tout ça ?!

– Je crois que je n’ai pas vu un écran de télé jusqu’à mon arrivée en Thaïlande au mois de mars, soit plus de 6 mois après mon départ !
Il y avait un poste dans le salon-jardin de ma guest house à Chiang Maï, et un matin je me suis retrouvée à manger mes nouilles café-au lait devant Nicolas Sarkhozy qui faisait un discours pour faire suite à la tuerie de Toulouse. J’ai failli recracher mon café de surprise… A Hoi An au Vietnam j’avais aussi un poste dans ma superbe chambre de l’hôtel Jade et j’avoue l’avoir allumée les 2 soirs, pour écouter les programmes en Vietnamien car la langue me fascinait… !
Enfin, la dernière fois que j’ai allumé TV5 Monde c’était le soir du 2ème tour des élections présidentielles, mais les résultats ont été divulgués avec une heure de retard par rapport à la France, autant dire que je connaissais le nom de notre nouveau président bien avant, au vu des statuts de Facebook.
Les émissions qui m’ont manqué… vous allez rire mais j’aurais bien regardé un petit S.A.V de temps en temps, j’étais désespérée de ne pas pouvoir accéder aux catch up des Nouveaux Explorateurs car il n’y a pas de droits internet dans les pays que j’ai visités, et de toute façon les débits que j’avais généralement étaient trop bas pour rester calme devant mon ordinateur.
J’avais emporté quelques films « au cas où », je n’en ai finalement vraiment regardé aucun, à part quelques épisodes de « H » durant ma première semaine en République Dominicaine pendant laquelle il a fait un temps à rester dans mon lit Queen-Size en bambou avec vue sur… la mer… et j’ai bien ri !
 

– Olympia, une dernière question…. ET MAINTENANT ?

– Et maintenant… il faut accepter que ce projet de 8 ans est derrière moi, que bien sûr il reste la plus grande et merveilleuse expérience de ma vie, mais je ne peux m’empêcher de penser à ma prochaine destination, maintenant que j’ai ouvert tant de portes j’en vois d’autant plus à la portée de mes mains, mes yeux et mes pieds !
En attendant je suis en train de préparer une expo photo tant que c’est « chaud », j’ai hâte de revoir ces paysages en grand format et d’en faire profiter d’autres en attendant mes prochains voyages.
 
 
 
 
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MON TOUR DU MONDE EN CHIFFRES

 Tour du monde réalisé entre le 29 septembre 2011 et le 31 mai 2012

Cela représente 8 mois, ou 243 jours, ou 5 832 heures ou 349 920 minutes… de pur bonheur


20 TRAJETS EN AVION ET PAS UN SOUCI…

PARIS / BUENOS AIRES
BUENOS AIRES / IGUAZU
IGUAZU / BUENOS – AIRES
BUENOS – AIRES / EL CALAFATE
CUZCO / LIMA
LIMA / MIAMI
MIAMI / SANTO DOMINGO
SANTO DOMINGI / MIAMI
MIAMI / CANCUN
CANCUN / MIAMI
MIAMI / DALLAS
DALLAS / LOS ANGELES
LOS ANGELES / HONG-KONG
HONG-KONG / BANGKOK
BANGKOK / CHIANG MAI
CHIANG MAI / HANOI
HO CHI MINH / HONG-KONG
HONG-KONG / DEN PASAR
DEN PASAR / HONG-KONG
HONG-KONG / PARIS CHARLES DE GAULLE

TRAJETS EN TRAIN ET PAS UN SOUCI

HANOI / LAO CAI
LAO CAI / HANOI
HANOI / HALONG BAY
HALONG BAY / HANOI
HANOI / HUE
HUE / HOI AN
HOI AN / MUI NE

18 LONGS TRAJETS EN BUS ET PAS UN SOUCI !

EL CALAFATE / PUERTO NATALES
PUERTO MONTT / PUERTO VARAS
PUERTO VARAS / BARILOCHE
BARILOCHE / EL BOLSON
EL BOLSON / MENDOZA
MENDOZA / SALTA
SALTA / SAN AUGUSTIN DEL VALLE
TALAMPAYA / PURMAMARCA
PURMAMARCA / HUMAHUACA
HUMAHUACA / TUPIZA

UYUNI / POTOSI
POTOSI / LA PAZ
LA PAZ / PUNO
PUNO / CUSCO

SANTO DOMINGO / SAMANA
SAMANA / SANTO DOMINGO

MUI NE / DA NANG
DA NANG / HO CHI MINH

DES KM EN 4X4 ET PAS UN SOUCI !
1 journée dans le parc national Ischigualasto en Argentine
1 journée dans le parc national de Talampaya en Argentine
4 jours à travers le sud-Lipez en Bolivie
7 jours et 2 000 Km à travers l’ouest de la République Dominicaine
1 journée dans la région de Mui Nè au Vietnam

9 TRAJETS SUR L’EAU ET PAS UN SOUCI !
PUERTO NATALES / PUERTO MONTT
LAGO ARGENTINO
BARILOCHE
TITICACA
SAMANA
BALEINES
CANCUN / ISLA MUJERES (A/R)
BAIE DE HALONG
BALI / GILI AIR (A/R)

…Sans compter les centaines de trajets en transports locaux : bus, autocars, guaguas, pick-ups, taxis, moto-taxis, éléphant, buffle, voilier, barque, bateau moteur, kayak…


Remerciements particuliers à Michel de l’agence Les Connaisseurs du Voyage -Spécialiste du Tour du Monde- qui m’ont aidée à faire certains choix et booké 10 de mes vols internationaux du mieux possible.