Cette semaine, je vous raconte le road-trip que j’ai entrepris depuis Las Galeras jusqu’à Higüey -dans le centre Est du pays et à moins d’une heure de Punta Cana- pour effectuer le repérage de lieux où seront prochainement tournées les superbes images d’un documentaire sur l’histoire du Mustang.
Mon voyage jusqu’à Higuey
Je l’avais annoncé dans l’interview à la RTBF, je me suis désormais installée comme « fixeuse », « repéreuse », « location scout » en République dominicaine, et pour mon plus grand bonheur, les tournages sur lesquels je travaille me donnent l’immense joie de m’instruire, découvrir des nouveaux lieux, rencontrer des personnes passionnées et passionnantes… jamais mon travail ne m’a autant gratifiée, et rendue heureuse !
La République dominicaine aura finalement été le meilleur changement de vie que je puisse entreprendre, à qui le tour ?
Cette fois-ci j’ai laissé mon Guide du Routard à la maison… et je suis partie à l’aventure, car toute cette zone est encore inconnue des touristes ; on ne trouve aucune indication ou presque sur les guides, alors suivez-moi et en route pour l’aventure…
« Je ne vous jette pas la pierre Pierre ! »
Vous connaissez cette célèbre réplique, mais saviez-vous que ce grand acteur français enseigne l’éthologie et est aussi un passionné de chevaux ?
Une histoire de chevaux en République Dominicaine
Quel rapport avec la République Dominicaine me direz-vous ?!
Eh bien figurez-vous, que le Mustang, ce cheval emblématique des Étas-Unis aujourd’hui menacé par Donald Trump qui a autorisé son abattage massif pour cause de surpeuplement, trouve son origine dans les quelques chevaux andalous arrivés après un long voyage de plus d’un mois, amarrés sur le pont des caravelles des conquistadors il y a plus de 500 ans !
Ces mêmes chevaux sont par la suite devenus les désormais célèbres « caballo de paso higüeyano« , orgueil national dominicain en passe de devenir une race à part entière, avec ses distinctions, ses concours et ses lettres de noblesse.
C’est donc l’histoire du Mustang que ce célèbre acteur français présentera dans ce documentaire qui devrait prochainement être diffusé sur une grande chaîne nationale. Voilà le rapport… du tiercé.
Mon itinéraire « bis » en jaune |
Un itinéraire « bis »
Pour arriver à Higüey, j’ai choisi d’utiliser un itinéraire « bis », et plutôt que de prendre un bus jusqu’à Santo Domingo puis un autre bus jusqu’à Higüey, j’ai décidé de traverser la baie de Samaná jusqu’à Sabana de la Mar en Ferry, puis de prendre la route d’El Valle en direction de Hato Mayor de Rey où j’ai fait une petite halte aux « 7 cañadas » pour visiter les mines d’ambre.
Vous verrez les autres mines, celles de « la Cumbre », plus à l’ouest du pays dans le Échappées Belles en République Dominicaine » du 10 février 2018 sur lequel j’ai aussi travaillé et que j’ai également visitées… mais je vous raconterai cette fabuleuse expérience dans un prochain article.
Je n’ai certes pas choisi le plus court chemin. En réalité ce n’est pas beaucoup plus long, mais certainement plus aventureux, puisque mon voyage à duré près de 8 heures…
J’ai d’abord pris une guagua de Las Galeras jusqu’à Samaná, un ferry pour traverser la baie (100% local, préparez vos sachets à vomi en cas de houle !), pris un moto-concho (moto-taxi) pour rejoindre Sabana de la Mar, une autre guagua pour rejoindre El Valle, encore une autre jusqu’à Hato Mayor del Rey, et une dernière guagua pour arriver jusqu’à Higüey.
Au départ du petit port de Samaná (en fait un ponton depuis lequel partent quelques bateaux vers le Parc National de Los Haïtises, Cayo Levantado et Sabana de la Mar), j’ai embarqué dans le petit ferry qui fait la liaison avec l’autre rive de la baie en 45 minutes.
Arrivée au ponton de Sabana de la Mar, de nombreux moto-conchos attendent les passagers pour les emmener au centre de la petite ville où se trouve également le terminus des guaguas qui montent vers El Valle.
Un voyage pittoresque où l’on traverse de superbes paysages ; vallons, vallées, pâturages, hameaux et villages aux maisons colorées.
Ambiance rurale et authentique garantie !
Mais pourquoi les touristes ne viennent-ils donc pas explorer ces magnifiques coins du pays ? Probablement apeurés par les consignes alarmistes des hôtels tout inclus qui veulent à tout prix les garder parqués dans leur enclos, ils s’aventurent rarement hors des sentiers battus.
Et pourtant, que de beaux paysages à voir, des jolis villages qui, même s’ils ne regorgent pas d’activités culturelles à proprement parler, méritent amplement que l’on s’y attarde, que l’on prenne le temps de de prendre le pouls de cet arrière-pays parfaitement adapté à l’écotourisme.
A Higüey, j’ai pu découvrir la fameuse basilique de la Altagracia qui devait quelques jours plus tard recevoir le grand pèlerinage annuel du 21 janvier, puis j’ai parcouru une dizaine de ranchs typiques où j’ai pu admirer les plus beaux spécimens de « Caballos de Paso Higüeyano ».
Repérage et casting pour trouver les équidés qui figureraient dans le documentaire, tout le monde a pris la pause devant mon appareil photo et ma petite ardoise, c’était super !
Accompagnée de Andreli de l’Association de chevaux de Paso Higüeyano qui a été mon -extraordinaire- guide pendant ces 3 jours, je suis allée à la rencontre de chevaux plus beaux les uns que les autres, tout en découvrant une superbe région de la République Dominicaine que je ne connaissais pas encore.
Plantations de café, de cacao, plaines verdoyantes parsemées de cocotiers, petites montagnes, jungle, la campagne dominicaine et la région du Seibo regorgent de jolis villages totalement typiques. J’ai même pu visiter une mine d’ambre bleue en mode VIP grâce à l’un des contacts de mon carnet d’adresses bien rempli… c’est entre autres pour cela que l’on fait appel à moi pour les tournages !
Pour le retour, j’avais décidé de prendre un autre chemin : faire une boucl et rentrer à Las Galeras par le nord, en longeant la Laguna de Nisibon et la Montaña Redonda.
Malheureusement les pluies intermittentes ne m’ont pas permis de descendre des guaguas pour rejoindre la plage (il aurait fallu faire encore quelques kilomètres après la sortie de route en moto-concho).
A Miches, je me suis néanmoins arrêtée au Centre Culturel El Cayuco que j’avais déjà repéré pour un autre projet.
C’est « El Cayuco » lui même et « Abril », son assistante qui m’ont très chaleureusement reçue et fait visiter le Centre culturel.
« El cayuco » est un artiste passionnant, une encyclopédie ouverte sur la République dominicaine et au delà, quelle belle rencontre et quel beau lieu !
« El cayuco » est un artiste passionnant, une encyclopédie ouverte sur la République dominicaine et au delà, quelle belle rencontre et quel beau lieu !
Nous nous sommes découvert plusieurs amis communs et en moins d’une heure j’ai senti qu’une véritable amitié était née… nous nous reverrons.
Sabana de la mar
Enfin, arrivée à Sabana de la Mar avec pas mal d’avance pour le ferry de 16h, je n’ai pu que constater qu’un autre partait sous mes yeux : il était 15h45 et, comme souvent, s’en suivit une de ces discussions surréaliste avec un gars du port qui m’expliquait que le capitaine avait aussi laissé d’autres gens plantés sur le quai (en sous entendant donc que le bateau était parti avant l’heure et que cela arrivait souvent), alors qu’en vérifiant plusieurs fois l’information, je découvrais par la suite qu’en fait les deux ferries de l’après-midi étaient à 15h et 17h et non à 16h et 17h.
Cherchez l’erreur.
Il n’existe AUCUN panneau, ni à Samaná, ni à Sabana de la Mar avec les horaires.
Sacré pays… tu m’étonneras toujours.
Partie depuis 9 heures du matin du centre de Higüey, je suis finalement arrivée à bon port à 18h30, pour prendre de justesse la dernière guagua bondée de Samaná que j’ai attendue sur le malecón en hélant aux motos-conchos qui passaient par là, d’aller jusqu’au terminus prévenir le chauffeur que je l’attendais sur son passage sur le malecón.
Le chauffeur a bien reçu le message et il est parti sans attendre qu’il n’y ait plus un centimètre de libre à l’arrière du pick-up, ouf !
Il s’est arrêté devant moi, et je suis allée m’entasser avec les autres sur les petits bancs en bois sous la bâche, serrée comme des sardines, et ce n’était pas plus mal car la fraîcheur du soir se faisait sentir et pluie s’est remise à tomber alors que la nuit tombait.
Sacré pays… parfois absurde, souvent surréaliste, toujours si humain !
Cette destination fait vraiment rêver ! 🙂
je découvre (et le blog aussi !) bravo !
Merci pour l’article et pour les conseils 🙂
Cette destination fait vraiment rêver !