Iles Uros, Pérou, Titicaca

PÉROU : Itineraire autour du Lac Titicaca

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Mon voyage autour du monde se poursuit. Après l’Argentine et la Bolivie, me voici arrivée au Pérou. Après la Isla del Sol, en route pour les îles des Uros sur le lac Titicaca au Pérou… Copacabana, Titicaca, Isla del Sol sont des noms qui me font rêver et me projettent automatiquement dan sl’imaginaire. Place à la réalité !

Puno, Copacabana, Isla del Sol…

Royal au bar.
A l’arrière du 2ème étage de mon bus semi-cama (semi-couchette) pratiquement vide où j’ai -comme presque d’habitude- deux sièges pour moi, et les paysages de la Bolivie qui défilent  sur mon grand écran…
Sept heures de kinopanorama avec l' »Album of the Year » en musique de fond.
Coût du billet : 35 soles (une douzaine d’euros), je commence à m’y perdre avec les changes de monnaies, enfin ça prend 1 ou 2 jours pour changer de « chip », après les pesos argentins, les bolivianos voici les « soles »; je suis au Pérou depuis hier matin ! Paysages époustouflants, et dire que j’ai failli faire le trajet de nuit pour que ça passe plus vite…
 

Arriver à Copacabana au Pérou

 
Le petit port de Copacabana sur le Lac Titicaca (en Bolivie et non celui du Brésil) m’a charmée. Pour me chouchouter après 2 jours de repos forcé et conditions rudimentaires sur la Isla del Sol je me suis offerte 2 nuits à L’Hotel Estelar*** dans une chambre avec deux lits king-size, sans la baignoire dont je rêve mais une douche, un balcon au 3ème étage avec vue… sur le Lac Titicaca, à « juste » plus de 4 000 mètres d’altitude. Coût de la chambre avec wifi et petit-déjeuner inclus : 7 euros. Une folie quoi… Une truite géante au four et un jus de papaye frais et me voilà à peu près requinquée.
 
A propos de la Isla del Sol, elle tient son nom du fait que le Soleil y serait né dans la mythologie Inca… c’était donc un passage obligé pour l’admiratrice du Soleil que je suis et j’avoue que j’en ai bien profité. Le mal d’altitude « soroche » m’a malheureusement dissuadée de toute activité de grimpette et j’ai donc passé ces deux journées à lézarder sur la plage.  A cette altitude, les amplitudes thermiques entre le jour et la nuit sont énormes. On passe d’environ 25° C avec un soleil qui brûle dans la journée à 5°C la nuit. Tenue d’été la journée et 3 couches le soir donc, y compris le typique bonnet péruvien qui protège bien mes oreilles du vent glacial.
J’ai quand même finalement pu admirer la vue panoramique sur le lac et quelques une des 60 îles qui constituent l’archipel (y compris la Isla de La Luna, autre haut symbole Inca) du haut des 150 marches de la partie Sud, grâce à l’aide et la motivation d’un charmant argentin qui s’était « perdu » sur l’île… sans parler de la petite bière fraîche en récompense de cette montée !
 
Hier matin j’ai donc passé la frontière bolivienne, un tampon de plus sur mon passeport, et même si le but du voyage n’est clairement pas de les cumuler, c’est toujours plaisant d’en avoir un nouveau… tout un symbole qui en une seconde fera resurgir quantités de souvenirs un jour… plus tard.
 

A la découverte de Puno, au bord du Titicaca

 
Ville de Puno : à 3 heures 1/2 de bus de Copacabana, après avoir passé la frontière.J’arrive en début d’après-midi « Plaza de Armas » (la place principale) et je découvre que c’est le « Jour de la Police »… le temps de poser mes sacs dans un hostel et je repars en « reportage » sur la place : défilé militaire, brigades en tous genres et propagande vantant les mérites de la police bolivienne dans les hauts parleurs !

 

Parmi les spectateurs, toujours ces petites femmes vêtues de leurs multiples jupons qui leurs donneraient presque des airs de meniñas… un arrière-goût de colonisation ? Toutes portent deux longues tresses qui leur arrivent en bas du dos et un chapeau, parfois melon posé en équilibre sur la tête, en paille ou en feutre orné de broches ou même haut de forme. Fascinant mélange de couleurs et de styles empruntés à un passé un peu mystérieux.

Excursion aux îles des Uros

 
Dans l’après-midi je suis partie en tuk-tuk (si si ! ils ont envahi le Pérou !) jusqu’au port du lac pour réaliser un autre de mes rêves ; visiter les îles flottantes des Uros. J’avais vu un reportage dessus il y a déjà plusieurs années et je tenais à mettre cette destination sur mon plan de route.
 
Ces îles flottantes construites en « totora » (sorte de jonc) et leurs habitants qui parlent l’Aymara ne vivent malheureusement plus aujourd’hui que du tourisme et du troc : leur activité principale étant la pêche de la truite et l’artisanat, leurs îles sont aujourd’hui amarrées et certaines font l’objet des visites (par système rotatif) des touristes -dont je fais partie- à qui ils vendront quelque souvenir et présenteront leur mode de vie.
 
J’avais quand même décidé de faire cette visite et je n’ai pas regretté ; tout d’abord l’arrivée en petit bateau entre les canaux formés par les totoras laisse tout à coup découvrir une sorte d’archipel d’îles autonomes de relativement petites tailles (elles abritent 5 à 10  toutes petites maisons construites en torora, chaque maison hébergeant une famille).

Vision fascinante de ces îles, avec chacune leur mirador qui permet d’observer l’horizon bien-sûr mais aussi de communiquer entre les petites iles à l’aide de drapeaux, et leur bateaux qui ressemblent à des vaisseaux Vikings en totora ! Car en effet, ici, tout est construit avec cette plante et l’on accumule les couches de totora sur les blocs de racines de cette même totora qui servent de base flottantes aux îles. Il faut ajouter des couches plusieurs fois par an puisqu’elles s’humidifient peu à peu et se décomposent. Au bout d’une quarantaine d’années, la  hauteur de l’île ayant atteint le fond de l’eau (une quarantaine de mètres à cet endroit), il faut partir et recommencer ailleurs. Et c’est comme cela depuis plus de 600 ans… Les Uros avaient construits ces îles flottantes pour fuir les Incas… ils ont aujourd’hui disparu et ce sont les aymaras qui ont pris la relève.
 
« Comme d’habitude », la bonne étoile qui me suit sur mon périple à vidé les lieux de la masse de touristes, et je me retrouve avec un « petit » groupe de 8 personnes pour faire cette visite, avec cette même impression de privilège que la fois où j’ai visité le Mont Saint-Michel un soir de semaine en plein hiver… ses petites rues désertes, et l’impression de « découvrir » le lieu…
 

Je voyage seule et j’aime ça

 
A propos de privilège, celui de pouvoir voyager hors-saison est vraiment immense : non seulement les tarifs sont ridiculement bas, mais l’accueil est forcément plus agréable ou bien absent ; combien de fois je me retrouve seule dans un hostel quasi-désert, ce qui me permet -sans manquer de respect- de m’approprier des lieux et me sentir chez moi un peu partout. Et puis quand j’ai envie de voir du monde je vais dans un hostel plus fréquenté ou référencé (Hostelling International par ex.). Ce n’est toutefois jamais la cohue et je n’ose pas imaginer à quel point ce voyage aurait pu être différent si j’étais arrivée en pleine saison (de janvier à mars ici)…
 
Deux mois de voyage en solo donc, et je ne m’en plains pas bien au contraire, j’ai pris mes habitudes, je me satisfais de tout ce qui vient à moi, je gère mon temps d’heure en heure et mes envies comme je veux sans toutefois avoir l’impression d’être désociabilisée.
 
Quand aux compagnons(nes) éventuels de voyage, j’ai le sentiment de me sentir suffisamment autonome pour ne pas avoir le besoin de les rejoindre « juste » pour ne pas être seule. Les personnes avec qui j’ai donc partagé un bout de chemin jusqu’ici, que ce soit une heure ou plusieurs jours font partie des très beaux souvenirs.
 
Le bonheur ?… vraiment pas loin !
 
 

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