Humahuaca, Cerro Hornocal, Argentine

J + 54… ADIOS ARGENTINA, 54 JOURS D’ÉMOTIONS

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Argentine : Humahuaca, Purmamarca et le Cerro Hornocal

Quelques mots ce soir pour clore le chapitre « Argentine »… 54 jours que je suis partie de Paris, à peine 35 jours (!) que j’ai quitté Buenos-Aires pour ma traversée de ce pays fantastique… j’ai l’impression qu’il s’est passé des mois. J’ai parcouru près de 5 000 kilomètres depuis la Patagonie jusqu’au Nord de l’Argentine où je me trouve ce soir, à moins de 3 heures de la frontière…
Les albums photos aussi denses soient-ils, ne sont qu’un pâle reflet, qu’un minime échantillon de ce que j’ai pu voir, sentir, goûter, toucher, respirer ici en Argentine. Je me suis tantôt sentie touriste -les argentins me demandent systématiquement d’où je viens, intrigués par mon castellano « courant » et les mots d’usage courant que je demande parfois d’éclaircir, un petit accent semble-t-il difficilement identifiable les perturbant. Et je me suis tantôt sentie un peu d’ici… 
Parfois, comme ce soir, l’émotion est à fleur de peau. Beaucoup de souvenirs d’enfance, de goûts, de mélodies ou rythmes, de sons et d’images remontent à la surface ; un mot que je me surprends à formuler naturellement, un mot qui me revient à l’esprit alors que

je ne l’ai plus prononcé ou entendu depuis ma petite enfance, un endroit dont j’ai entendu parler par mon père ou ma mère

Hier soir à la Peña de Don Carlitos un groupe d’enfants accompagnés par un monsieur du village ont joué le célèbre « El Condor Pasa » à la flûte de pan… et tout à coup… ce morceau que j’ai entendu toute mon enfance, symbole kitschissime des groupes andins jouant dans le métro ou sur la place du Centre Pompidou dans les années 80.

Tout à coup ce morceau de musique à pris tout son sens, il est venu extirper mes souvenirs d’enfance, m’a retournée de l’intérieur comme toutes les montagnes que je vois durant ce voyage : renversées et toutes tripes dehors ; du rouge, du vert, du jaune, du bleu, de l’ocre… des millions d’années de sédiments, de traces de vie devenues poussières, tout à coup retournées, exhumées,… et offertes à la vue de tous, tout comme j’expose mes tripes sur ce blog.
Submergée d’émotion, je n’ai pu retenir mes larmes et je ne pourrai désormais plus jamais le faire lorsque je relirai ces mots, écouterai ce morceau, reverrai ce paysage.

Demain, Uquia et Humahuaca, dernières étapes de mon périple au pays des empanadas, de l’asado, du maté, du drapeau bleu et blanc avec un soleil dedans…

Après-demain je quitte le territoire argentin, je passe la frontière, fin du premier chapitre, je passe à la suite… 
C’est un déchirement mais il y a encore plein de choses à voir.
Je sais que je reviendrai.
Gracias a todos, a mi familia y a cada argentino que encontré por mi camino, sientan orgullo por su país, paren YA de compararse con los de afuera, de mirar el color del pasto de los otros jardines ; cuiden a su país, disfrútenlo que es una joya!

0 réflexion sur “J + 54… ADIOS ARGENTINA, 54 JOURS D’ÉMOTIONS”

  1. bon ben j'ai loupé des étapes, mais la pensée est toujours là. Ce soir, les premiers cartons sont montés à leur place, les travaux sont finis et je vois enfin le bout du tunnel… C'est très joli tout ce que écris, et du fond de mon bout de Pays Basque, du fond de mon « loft » grenier, je pense à toi.
    Toi tu vois le toit du ciel argentin, moi je parle spéléo à moins 400 mètres avec un pro rencontré aujourd'hui, le gap est profond. Je t'embrasse fort, Dominique

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